Collectionneur du mois de décembre 2016

Collectionneur du mois

Raymond Archambault

Raymond Archambault est le conservateur du fongarium du Cercle des mycologues de Montréal (CMM). Cette collection réunit des champignons récoltés sur une période de 20 ans par Yves Lamoureux, ainsi que plusieurs autres collections mycologiques léguées par des chercheurs universitaires et des mycologues amateurs. 

Raymond Hutchinson

Le fongarium compte plus de 20 000 spécimens séchés dont une partie a été photographiée à l’état frais avant séchage, ce qui en fait une collection exceptionnelle. Depuis son déménagement au Centre sur la biodiversité en 2011, le fongarium continue de s’enrichir grâce à l’ajout d’importantes collections réalisées par les mycologues de différentes régions du Québec.

Raymond Archambault a fait ses études à l’Université de Montréal, où il a complété une maîtrise en phytopathologie. Son directeur Peterjürgen Neumann l’a alors initié au monde merveilleux des champignons. Son intérêt marqué pour la mycologie l’a amené à être actif au sein du CMM dès le début de ses études supérieures. Botaniste de formation et de profession (il a enseigné à l’école Louis-Riel pendant plus de 25 ans), Raymond Archambault s’est impliqué de plus en plus en tant que mycologue au sein du CMM. Il a d’ailleurs été président de cet organisme pendant 29 ans et a été impliqué dans plusieurs de leurs importants projets, dont la création d’une collection scientifique de champignons du Québec, le fongarium, et son déménagement au Centre de la biodiversité. Il est depuis lors, conservateur de cette collection.

Le fongarium

Jugeant qu’une collection facilement accessible (pouvant servir à l’étude des champignons macroscopiques par les mycologues amateurs) manquait au Québec, le CMM décide en 1988 d’engager Yves Lamoureux comme conseiller scientifique pour entreprendre une telle collection. Au départ, le but du fongarium était de fournir un outil de référence pour aider les mycologues amateurs à développer leurs connaissances et mieux connaître les champignons du Québec. Avec le temps, le fongarium s’est davantage orienté vers la recherche et est maintenant devenu une collection de recherche sollicitée par des chercheurs et étudiants de plusieurs continents.

Le fongarium est une collection relativement petite, mais très performante et très bien documentée. Au Centre de la biodiversité, les champignons sont entreposés dans un local où la température et l’humidité sont contrôlées, ce qui permet une meilleure conservation à long terme des spécimens.

« L’étude des champignons est tout à fait passionnante ! Il s’agit d’un domaine tellement diversifié, on a énormément de découvertes à y faire. Seulement au Québec, on découvre entre 10 et 20 nouvelles espèces de macromycètes par année. La mycologie a un potentiel énorme dans toutes sortes de secteurs comme la bioremédiation ou encore la médecine. Par exemple, la ciclosporine, isolée d’un champignon, a permis dans les années 80 d’accroître considérablement le succès des greffes chez les humains. »

Collection coup de cœur

La collection préférée de Raymond Archambault est la collection fondatrice, la toute première collection du fongarium réalisée par Yves Lamoureux. « C’est une collection d’une qualité exceptionnelle faite par un grand mycologue. Yves Lamoureux a une démarche personnelle très méticuleuse et précise, ce qui fait en sorte que la collection est absolument remarquable. »

Amanita rubescens, un champignon assez répandu au Québec (photo de Yves Lamoureux, CMMF000224)

Raymond Archambault souhaite vivement que le fongarium serve de plus en plus à la recherche et à la mycologie amateur. Il aimerait augmenter sa visibilité et le faire connaître mondialement pour contribuer au développement de nouvelles connaissances. Il aimerait également continuer à y intégrer de nouvelles collections mycologiques. Rappelons que depuis son déménagement au Centre sur la biodiversité, 13 collections importantes ont été déposées au fongarium en plus d’autres collections plus petites d’origines diverses. Plusieurs collections anciennes ont ainsi pu être sauvées. Raymond Archambault encourage donc fortement les propriétaires de collections mycologiques à le contacter s’ils souhaitent intégrer leur collection au fongarium du Cercle des mycologues de Montréal.

Juliette Duranleau, 15 décembre 2016