Collectionneur du mois d’avril 2018

Collectionneur du mois

Marie-Hélène Morissette-Bélanger

Marie-Laure Escudero

Marie-Laure Escudero et Marie-Hélène Morissette-Bélanger sont responsables de la collection entomologique de GDG Environnement ltée (GDG), une firme de Trois-Rivières qui se consacre au contrôle des insectes piqueurs et des plantes envahissantes. 

Raymond Hutchinson

Conservée à leur laboratoire, leur collection rassemble près de 60 espèces de moustiques (culicidés) du Québec et de l’Ontario, qui ont été récoltées lors de leurs travaux.

Elle est constituée principalement de spécimens adultes piqués. Elle comporte également des moustiques et des mouches noires (simuliidés) larvaires conservés dans l’alcool.Marie-Laure Escudero et Marie-Hélène Morissette-Bélanger sont responsables de la collection entomologique de GDG Environnement ltée (GDG), une firme de Trois-Rivières qui se consacre au contrôle des insectes piqueurs et des plantes envahissantes. Conservée à leur laboratoire, leur collection rassemble près de 60 espèces de moustiques (culicidés) du Québec et de l’Ontario, qui ont été récoltées lors de leurs travaux. Elle est constituée principalement de spécimens adultes piqués. Elle comporte également des moustiques et des mouches noires (simuliidés) larvaires conservés dans l’alcool.

Titulaire d’une maîtrise en biochimie et d’un doctorat en microbiologie, Marie-Laure Escudero s’est d’abord intéressée à la parasitologie. Engagée comme postdoctorante dans l’équipe de Jacques Boisvert à l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), elle a étudié l’efficacité du Bti (Bacillus thuringiensis israelensis), une bactérie larvicide, dans le cadre de projets de lutte biologique contre les insectes piqueurs. À la suite de premières expériences en identification de larves, elle s’est rapidement intéressée à la taxonomie de ces insectes. En 2003, elle est devenue directrice du laboratoire de GDG tout en continuant d’enseigner la microbiologie à l’UQTR.

Marie-Hélène Morissette-Bélanger est titulaire d’un baccalauréat en biologie à l’UQTR. Inspirée par son mentor Jean-Pierre Bourassa, professeur en entomologie et en parasitologie, elle développe son intérêt envers les insectes piqueurs. Biologiste chez GDG depuis six ans, elle participe aux inventaires et procède à l’identification des spécimens échantillonnés à travers la province afin de valider la biodiversité présente dans les zones traitées et non traitées contre les insectes piqueurs. Elle s’intéresse particulièrement à leurs stades de développement, leur répartition géographique et leur habitat naturel.

Spécimen coup de coeur

Leur spécimen coup de cœur est unanimement le culicidé Psorophora ciliata. Avec une taille jusqu’à 20 fois supérieure à celle du plus petit des moustiques, il est de la grosseur d’une pièce de 25 cents. Cette espèce s’attaque davantage au bétail qu’aux humains et, comme elle ne produit pas d’agent anesthésiant, sa piqûre est particulièrement douloureuse.

« C’est un monstre! En plus, ce qui est particulier avec ce moustique, c’est que les larves sont prédatrices d’autres larves, même entre elles! » – Marie-Hélène Morissette-Bélanger

« C’est le plus gros moustique piqueur que nous avons au Québec! Il est aussi très beau avec ses pattes aux écailles hérissées. C’est comme s’il avait mis ses pattes dans un courant électrique. » – Marie-Laure Escudero

Une partie de la collection entomologique élaborée depuis 2014 par Marie-Hélène Morissette-Bélanger et Marie-Laure Escudero  sert essentiellement de cadre de référence pour l’identification au laboratoire. L’autre partie est un outil d’éducation et de vulgarisation scientifique et est présentée lors de conférences pour illustrer la diversité des culicidés du Québec. La collection sert également à la recherche et permet de suivre l’évolution géographique de ces espèces ainsi que de noter la présence d’espèces rares et d’espèces exotiques potentiellement envahissantes. Avec l’apparition du virus du Nil et l’introduction  de moustiques vecteurs de la dengue ou du virus Zika,  la raison d’être d’une telle collection prend tout son sens.

Rebecca Gouge et Bernadette Jacquaz pour l’Institut québécois de la biodiversité

23 avril 2018