Champignons et consorts à noyaux, pluri ou unicellulaires saprophages, incapables de photosynthèse
Les champignons en forme de parapluie que tout le monde connaît ne sont que l’organe de reproduction temporaire du cycle de développement d’organismes filamenteux permanents généralement bien cachés. Ces filaments pluricellulaires nommés mycélium ont germé à partir de spores unicellulaires et se sont infiltrés soit dans le sol, soit dans les troncs d’arbre en décomposition, soit sous l’écorce d’arbres encore debout mais condamnés à une mort lente par ce mycélium qui s’en nourrit par « saprophagie » (absorption de matière organique en décomposition). Parce qu’on les croyait apparentés aux Plantes, les champignons ont été étudiés jusqu’à récemment dans le cadre de la botanique. Mais ces organismes sont désormais rangés dans un règne qui leur est propre, celui des Mycotes (ou Mycètes), car la génétique moléculaire a montré qu’ils sont plus proches des Animaux que des Plantes! La signature génétique d’un réseau de mycélium contenu dans le sol d’un grand champ a même permis de calculer que le poids de cet unique individu était supérieur à celui du plus gros individu vivant connu actuellement : un géant !
La classification des Mycotes, grâce aux connaissances phylogénétiques nouvelles qu’ont apportées la génétique, la biochimie et la microscopie électronique modernes, subit des changements incessants. Des taxons unicellulaires longtemps énigmatiques qu’on rangeait dans le règne des Protistes jusqu’à récemment se sont retrouvés associés avec les Mycotes, tandis que d’autres micro-organismes en ont été évincés pour se retrouver dans les Protozoaires ou les Animaux. Mais les deux embranchements classiques des Basidiomycètes et des Ascomycètes ont toutefois été confirmés dans leur identité.
Les moisissures, les rouilles des végétaux et nombre d’autres parasites de Plantes et d’Animaux, dans les milieux terrestres, d’eaux douces et même d’eaux salées, avaient trouvé depuis longtemps leurs parentés phylogénétiques dans le règne des Mycotes, généralement dans les Ascomycètes. Mais l’IQBIO ne connaît aucune compilation de ces espèces au Québec, malgré les connaissances acquises depuis longtemps sur les dégâts qu’ils infligent à l’agriculture, à la foresterie ou… aux ongles des pieds !
Il n’est donc pas possible, ni pour les membres actifs du conseil d’administration de l’IQBIO, ni pour son comité éditorial, de suivre tous ces changements ou ces progrès, de sorte qu’une classification assez récente et en même temps pratique, celle de Cavalier-Smith (1998, 2004) devra être adoptée de manière un peu arbitraire.
En attendant la collaboration de professionnels – devenus de plus en plus rares – dans la confection d’une liste des espèces de Mycotes du Québec, l’IQBIO dirige le visiteur vers les ouvrages et le site Web suivants :