Le véritable coup d’envoi du « Réseau québécois pour la biodiversité (RQBD) » fut donné lors de l’Atelier de la Fondation pour la sauvegarde des espèces menacées (FOSEM), tenu les 3-4 octobre 1994 au Centre de foresterie des Laurentides, à Sainte-Foy (Prescott, 1994). On convint que la FOSEM procurerait au RQBD la couverture légale dont elle pourrait avoir besoin, notamment pour gérer ses fonds issus de cotisations individuelles et institutionnelles. Entre novembre 1994 et le 16 juin 1995, huit réunions du RQBD eurent lieu, tantôt à Montréal, tantôt à Québec. De 6 à 19 personnes y participèrent, professeurs d’universités mais aussi représentants institutionnels de l’Hydro-Québec, de différents ministères québécois et canadiens et de firmes de biologistes-conseils.
Quelques figures de proue de l'IQBIO;
(de gauche à droite), Pierre Brunel, Frédéric Back, Hubert Reeves et Pierre Dansereau.
Le 9 février 2001, le RQBD s'éveillait. Sept biologistes, en partie les mêmes qu’en 1993-96, se réunissaient à l’Université du Québec à Trois-Rivières pour examiner un projet de création d’un « Institut québécois de la biodiversité » qui accorderait priorité à l’urgence de sauvegarder les collections de recherche. Louis-Gilles Francoeur, du quotidien Le Devoir, y faisait écho dans sa chronique Nature du 7 février précédent. À la différence de 1995-96, quatre des biologistes présents étaient des professeurs retraités de leur université, qui disposaient par conséquent d’une plus grande latitude pour le bénévolat.
Au début de 2002, le ministère de l’Environnement du Québec publiait son « Projet de Stratégie québécoise sur la diversité biologique 2002-2007 » dans lequel il proposait comme objectif de « créer un institut ou une agence ayant pour tâche de coordonner les efforts de conservation, d’accessibilité et de mise en valeur des collections scientifiques d’ici 2003 » (p. 50). Un mémoire à cet effet (cf. Brunel, 2003) fut donc présenté le 3 avril 2002 aux audiences publiques convoquées à Montréal par le Ministère, qui se montra intéressé par nos propositions novatrices de visites et de documentation approfondie des collections québécoises de recherche éparpillées dans la Province.
Une réunion de huit membres du RQBD eut lieu le 4 juillet 2002 pour préparer un projet et une demande de subvention au Ministère, dans un programme nouvellement financé auquel ce projet était admissible. Cette nouveauté même entraîna toutefois des délais tels qu’il fallut présenter une seconde demande de financement. Après une autre réunion de huit membres tenue le 19 septembre, il fut convenu de confier à la Corporation Entomofaune du Québec, Inc., de Chicoutimi, la couverture légale requise pour le RQBD et la gestion de la subvention à demander. Ce n’est donc que le 30 octobre 2002 que le Ministre André Boisclair nous annonçait l’octroi d’une subvention de $49 450. Celle-ci ne devait toutefois nous parvenir qu’au début de décembre…
Au vu des retards accumulés dans la mise en œuvre de l’enquête confiée par le Ministère de l’environnement, la réflexion du Comité exécutif ad hoc du RQBD l’a conduit à proposer sans plus attendre la transformation du réseau en organisme sans but lucratif. Une réunion de responsables de collections et autres sympathisants de la biodiversité québécoise fut donc convoquée à l’Université de Montréal pour le 19 décembre 2003 en vue de soumettre à l’Inspecteur général des institutions financières du Québec l’incorporation d’un « Institut québécois de la biodiversité ». Une trentaine de personnes de différentes régions du Québec participèrent à cette assemblée, au cours de laquelle les signatures de neuf « requérants » furent recueillies, ainsi que les divers points de vue sur les objectifs visés par ce futur Institut. On présenta les principaux résultats obtenus en 2003 au cours de l’enquête sur les collections québécoises (cf. Brunel, 2004). On proposa également un plan d’action pour 2004 prévoyant, outre l’organisation de l’Institut, la poursuite du recensement et de la documentation des collections. La requête pour obtenir les « lettres patentes » a été postée le 9 janvier 2004.
Dix-sept des membres fondateurs lors de la première Assemblée générale du 2 avril 2004
De gauche à droite, à l'arrière : Claude Chantal, Serge Parent, Pierre Brunel, Pierre Richard, Jean-François Desroches, Guy Baillargeon, Yves de Lafontaine et Cyrille Barrette
Au milieu : André Francoeur, Huguette Massé, Isabelle Picard, Christiane Hudon, Laurent LeSage et Geoffrey Hall
À l'avant : Peterjürgen Neumann, Jean Dubé et Jacques Prescott
Huit des neuf membres du Conseil d'administration élus lors de l'Assemblée générale du 4 avril 2008:de gauche à droite: Benoît Lafleur, Pierre Morisset, Julien Bergeron, Pierre Brunel, Bernadette Jacquaz, Serge Pilote, André Lapointe et Thérèse Cabana. (Michel Letendre est absent sur la photo.)
Dans l'ordre habituel: André Lapointe, Julien Bergeron, Thérèse Cabana, Pierre Brunel, Bernadette Jacquaz, Pierre Morisset, Michel Leboeuf et Serge Pilote. Était absent: Benoît Lafleur