Pierre J.H. Richard est un palynologue (spécialiste de l’étude des grains de pollen et des spores) de réputation mondiale. Professeur émérite du Département de géographie de l’Université de Montréal, il a, durant ses années de recherche, initié puis enrichi grâce à la collaboration des membres de son équipe, une collection de grains de pollen et de spores de centaines d’espèces de plantes. Son agent de recherche, Alayn C. Larouche y a ajouté une collection de référence de pièces végétales (et autres) pouvant être trouvées dans les sédiments des lacs et des tourbières.
Voici un collectionneur à l’œil éclairé, vigilant et vif, tout comme son esprit. Né au Nouveau-Brunswick d’une mère canadienne-française et d’un père britannique, Raymond Hutchinson fit ses études primaires et secondaires à Montréal dans un High School. Après avoir obtenu son Brevet « A » d’enseignement, il est engagé en 1961 comme professeur d’anglais au niveau secondaire au collège Saint-Viateur d’Outremont, où il côtoie quelques enseignants intéressés aux sciences naturelles parmi lesquels se trouve le père Jean-Baptiste Genest, fondateur du Camp d’écologie Saint-Viateur (aujourd’hui le camp d’écologie ERE de l’Estuaire), situé à Port-au-Saumon, dans Charlevoix.
Serge Gauthier a été pendant 25 ans conservateur des collections du Musée du Séminaire de Sherbrooke maintenant appelé Musée de la nature et des sciences de Sherbrooke (MNS2). À ce titre, il a dû gérer les collections, développer leur aspect scientifique et veiller à la restauration de plusieurs spécimens. Lors du déménagement du Musée dans ses nouveaux locaux en 2002, Serge Gauthier s’est occupé de mettre de l’ordre dans les collections et d’élaborer l’impressionnante réserve du Musée. Maintenant à la retraite, Serge Gauthier continue à s’intéresser grandement à l’histoire et aux collections de sciences naturelles.
Rosalie Léonard est en charge des laboratoires pour les cours de botanique à l’Université de Sherbrooke (UdeS) et est responsable de l’herbier. Fondée en 1963 par Albert Legault, la collection s’est enrichit de nombreux spécimens provenant entre autres des récoltes du frère Rolland-Germain, grand ami du frère Marie-Victorin, qui légua à sa retraite son herbier personnel à l’UdeS.
Responsable de la collection ostéologique Piérard-Bisaillon, Ariane Burke dirige au sein du département d’anthropologie de l’Université de Montréal (UdeM) le laboratoire d’écomorphologie et le Groupe de recherche sur les dispersions d’Hominidés. Dès son arrivée à l’UdeM comme nouvelle professeure, Ariane Burke contacte la Faculté de médecine vétérinaire de Ste-Hyacinthe à la recherche de spécimens de référence.
Dolores Planas a été professeure de limnologie à l’Université du Québec à Montréal (UQAM) durant plus de 35 ans. Elle est l’une des fondatrices du Centre de recherche en géochimie et géodynamique (GEOTOP) et du Groupe de recherche interuniversitaire en limnologie et en environnement aquatique (GRIL) de l’UQAM. Professeur émérite depuis 2013, elle est responsable d’une collection de recherche composée d’organismes phytoplanctoniques dulcicoles comprenant de nombreuses cyanobactéries.
Jean-Pierre Bourassa, professeur émérite, s’implique comme conservateur des collections entomologique et zoologique de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR). Entomologiste spécialisé dans les insectes piqueurs, il a contribué à la récolte et à l’identification de quelques milliers de spécimens de ces derniers qui s’ajoutent aux 60 000 de la collection entomologique. Selon la Société des musées du Québec (SMQ), cette collection serait la 2e plus grosse collection d’insectes piqueurs au Canada.
Marie-Laure Escudero et Marie-Hélène Morissette-Bélanger sont responsables de la collection entomologique de GDG Environnement ltée (GDG), une firme de Trois-Rivières qui se consacre au contrôle des insectes piqueurs et des plantes envahissantes. Conservée à leur laboratoire, leur collection rassemble près de 60 espèces de moustiques (culicidés) du Québec et de l’Ontario, qui ont été récoltées lors de leurs travaux. Elle est constituée principalement de spécimens adultes piqués. Elle comporte également des moustiques et des mouches noires (simuliidés) larvaires conservés dans l’alcool.
Stéphane Le Tirant est le conservateur des collections scientifiques de l’Insectarium de Montréal ainsi que l’un de ses membres fondateurs. Entomologiste généraliste et polyvalent, il œuvre à la conception, à la gestion et au classement des collections depuis l’ouverture de l’organisme en 1990. Passionné d’insectes exotiques, il est spécialisé en scarabéidés et cérambycidés (Coleoptera). Sa collection personnelle comporte au-delà de 300 paratypes de scarabées ainsi que plus de 1 000 espèces de Dynastinae, les plus gros coléoptères.
Huguette Massé est la responsable de la collection de poissons et d’écrevisses de la Direction de la gestion de la faune de l’Estrie, de Montréal, de Montérégie et de Laval. Cette énorme collection de spécimens d’eau douce est conservée au laboratoire du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs situé à Longueuil. Huguette Massé participe activement à l’entretien et à la gestion des spécimens, mais aussi à la recherche gouvernementale et universitaire qui se fait en lien avec la collection. Elle offre également à l’occasion des formations sur l’identification des poissons et de leurs contenus stomacaux.
Étienne Normandin travaille depuis deux ans comme coordonnateur de la collection entomologique Ouellet-Robert de l’Université de Montréal. À ce titre, il participe au renouvellement des spécimens, à la gestion du laboratoire, au tri et au montage des insectes ainsi qu’à plusieurs projets de recherche en lien avec la collection. Logée dans le Centre sur la biodiversité, situé sur le terrain du Jardin botanique de Montréal, la collection Ouellet-Robert est la collection la plus importante d’insectes canadiens et québécois au Québec. Elle comprend un million et demi de spécimens, principalement d’espèces indigènes. Composée majoritairement de coléoptères, elle en possède plus de 250 000.
Jean Dubé est reconnu comme le spécialiste des écrevisses du Québec. Ayant fait carrière au service de la Faune du Québec (MFFP), il a participé à la création d’une collection unique des différentes espèces d’écrevisses du Québec, conservée au laboratoire du MFFP à Longueuil. Aujourd’hui à la retraite, il continue d’être actif dans le domaine des collections en sciences naturelles. Il travaille présentement à l’informatisation de sa collection entomologique personnelle.
Anthony Howell est le conservateur et le gestionnaire des collections d’histoire naturelle du musée Redpath de l’Université McGill. Il est responsable des quelque 425 000 spécimens des collections zoologiques, minéralogiques et paléontologiques hébergées au Musée. Il participe activement à l’entretien et à la gestion des spécimens, mais aussi à la recherche universitaire qui utilise les collections de sciences naturelles. En effet, plusieurs chercheurs tentent de comparer des spécimens historiques avec des spécimens récents afin d’établir les changements qui s’opèrent avec le temps.
« La plupart des gens ne savent pas qu’un musée, au-delà de ses expositions, a également un rôle extrêmement important dans la recherche sur l’histoire naturelle. Ce rôle est de conserver l’histoire de l’histoire naturelle, c’est-à-dire l’histoire de la recherche sur la nature. »
Raymond Archambault est le conservateur du fongarium du Cercle des mycologues de Montréal (CMM). Cette collection réunit des champignons récoltés sur une période de 20 ans par Yves Lamoureux, ainsi que plusieurs autres collections mycologiques léguées par des chercheurs universitaires et des mycologues amateurs. Le fongarium compte plus de 20 000 spécimens séchés dont une partie a été photographiée à l’état frais avant séchage, ce qui en fait une collection exceptionnelle. Depuis son déménagement au Centre sur la biodiversité en 2011, le fongarium continue de s’enrichir grâce à l’ajout d’importantes collections réalisées par les mycologues de différentes régions du Québec.
Agent de recherche au Département de sciences biologiques de l’Université de Montréal et assistant conservateur de l’Herbier Marie-Victorin pendant plus de 30 ans, Stuart Hay a participé à de nombreux projets de recherche en écologie végétale et en floristique pendant son carrière. Aujourd’hui à la retraite, il continue de faire des sorties d’herborisation pour récolter des spécimens qu’il dépose ensuite à l’Herbier Marie-Victorin.
Cet herbier fait partie de l’Institut de recherche en biologie végétale de l’Université de Montréal. Il héberge une vaste collection de plantes vasculaires et de bryophytes provenant du monde entier. Avec plus de 634 640 spécimens, il est reconnu mondialement et se place au 4ième rang parmi les herbiers canadiens. Il sert principalement à la recherche et à l’enseignement universitaire.
Collectionneur passionné depuis 60 ans, Claude Chantal est propriétaire d’une collection entomologique colossale. En effet, sa collection personnelle comprend plus de 30 000 insectes du Québec (dont 3 100 espèces de coléoptères) et presque autant de l’extérieur (Canada hors-Québec, États-Unis, Europe, Afrique et Asie). Il possède en plus près de 300 000 spécimens en double qu’il réserve pour des échanges avec d’autres collectionneurs.
Tous les insectes de sa collection sont montés sur des épingles entomologiques et étiquetés selon une méthode bien précise. Claude Chantal consacre beaucoup de temps à sa collection.
Membre fondateur de l’Institut québécois de la biodiversité (IQBIO) et professeur honoraire de l’Université de Montréal, Pierre Brunel est responsable d’une collection d’invertébrés marins provenant de l’estuaire et du golfe du Saint-Laurent ainsi que de la baie d’Hudson. Cette collection, qui contient également des poissons, était constituée au départ des organismes capturés au chalut dans la baie des Chaleurs. C’est surtout à l’écologie des invertébrés marins que Pierre Brunel s’intéressera par la suite, et plus précisément aux Crustacés, groupe auquel il consacrera le plus gros de ses recherches. C’est au fil de ses nombreux projets de recherche qu’il en a fait l’une des plus grosses collections d’invertébrés marins du Québec et de l’est du Canada. Il peut d’ailleurs se vanter de posséder l’une des rares collections avec une valeur écologique autant sinon plus grande que taxonomique, ce que peu de collections des grands musées ont encore aujourd’hui. Les collections à valeur écologique servent à documenter des communautés d’espèces, leur répartition spatio-temporelle et leurs facteurs physico-chimiques dans l’écosystème, dont on peut alors comprendre le passé et prévoir l’avenir.
Plus jeune, Pierre Brunel était déjà un fervent collectionneur. Il possédait en effet des collections de timbres, de plantes et d’insectes. Il faut dire que son père Jules Brunel était un collectionneur et taxonomiste passionné, inspiré par nul autre que le frère Marie-Victorin, son maître. Pierre Brunel a donc été plongé dans la biologie dès son très jeune âge et a eu une véritable révélation pour l’étude de la mer pendant l’été 1942, à l’occasion de vacances familiales à Saint-Fabien-sur-Mer.